Test de Detective Box : Short Stories - De longues et belles histoires

Short story long

Entre mon test d'un escape game urbain et celui d'un jeu d'enquête audio, mon intérêt pour ce type d'expériences commence à être connu. Aussi, quand Detective Box a lancé une nouvelle boîte, je ne pouvais pas ne pas la tester.

Petite présentation pour commencer. Fondé en 2020 pour créer le jeu du même nom, Detective Box a tout d'abord produit deux histoires longues : Woodlock University puis Le Tueur au Tarot. Dans les deux cas, chaque boîte ne contient qu'une seule histoire, durant une dizaine d'heures et découpée en trois épisodes. Si ces deux jeux ont connu un important succès commercial, ils impliquent aussi un important engagement des participants. Aussi, l'entreprise a décidé de proposer une formule différente pour cette fin d'année : des short stories.

Concrètement, la boîte contient cette fois trois histoires indépendantes, d'une durée théorique de 2 à 3h :

• Ciao Bella : un gang portant des masques d'animaux a dérobé l'argent d'un casino.
• La bête de Beaurecueil : une fille a disparue et doit être retrouvée. Des rumeurs prétendent que cette disparition pourrait être liée à des éléments surnaturels...
• La grande illusion : en 1947, un magicien accusé de meurtre s'est évadé de prison.

Comme vous pouvez le constater, chaque enquête dispose d'une ambiance vraiment spécifique. D'accord, mais comment se jouent-elles ?

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Commençons par une précision : l'intérêt de ces jeux reposant en grande partie sur la découverte, j'éviterai autant que possible de spoiler les enquêtes. De plus, je ne donnerai que des exemples issus de la première aventure - Ciao Bella - pour que la découverte des deux suivantes soit complète. Leur fonctionnement global est cependant très similaire.

Detective Box est un jeu ayant deux types de support. Dans la boîte se trouvent un certain nombre d'objets liés à l'enquête et permettant de résoudre les différentes énigmes. Néanmoins, l'essentiel de l'aventure se passe via un écran, un ordinateur ou une tablette. C'est sur ce support que les énigmes doivent être résolues.

Le jeu se distingue par plusieurs aspects. Premièrement, une grande partie de l'aventure est doublée, voire filmée. C'est notamment le cas du briefing initial et des interrogatoires. Il n'est donc pas nécessaire de lire une montagne de textes, ce qui est souvent le défaut de ce type de jeux. C'est néanmoins possible si vous le désirez : toutes les parties audio sont retranscrites, en cas de besoin.

Précisons que cette qualité est aussi un des défauts du jeu : on sent que les personnes filmées ou enregistrées ne sont pas des professionnels. Elles le font avec application, mais l'ensemble paraît très artificiel.

Deuxièmement, l'aventure dispose d'un système de fil rouge très bien pensé. En effet, il serait facile de partir dans un grand nombre de directions, entre le matériel à disposition et les actions possibles. Pour l'éviter, les créateurs du jeu ont décidé de séquencer l'expérience. Concrètement, une seule question est posée à la fois et les ressources à disposition sont limitées.

Prenons un exemple concret. La toute première tâche de Ciao Bella est de découvrir par quelle porte les cambrioleurs sont entrés. Pour y parvenir, les enquêteurs ont à disposition quatre personnes ressources :

• Raphaëlle Sanchez, agent de terrain : peut se rendre sur différents lieux.
• Lauren Fraser, profileuse : fait les interrogatoires.
• Tim Lonewood, hacker : s'occupe des différentes données, dont par exemple l'accès au caméra.
• Adèle Leinu, médecin légiste : a accès à des infos scientifiques.

Il serait possible d'interroger chaque témoin, de regarder chaque caméra de surveillance, de faire des recherches sur plein d'éléments différents... mais cela prendrait des heures. Pour éviter cela, en fonction du stade de l'enquête, les personnes ressources n'acceptent de n'effectuer que certaines actions. Ainsi, si on tente d'interroger quelqu'un qui n'a pas de lien avec la question posée à cet instant, Lauren Fraser décline. Il sera possible de lui poser des questions, mais seulement plus tard, quand ce sera nécessaire.

Il est arrivé que nous ayons des difficultés face à certaines énigmes, mais nous n'avons jamais été perdus, ce qui est pourtant souvent le cas dans ce genre de jeux. C'est vraiment la principale qualité de l'expérience, à mon sens.

Troisièmement, l'application en ligne ne sert pas uniquement à diffuser des extraits audios ou à donner les réponses. Plusieurs mini-jeux sont présents. Ainsi, il est notamment nécessaire d'identifier différentes empreintes digitales, afin de déterminer lesquelles ne sont pas normales. Les mini-jeux sont toujours très simples, mais c'est une qualité : ils offrent une variation dans le rythme de l'enquête, mais ne sont pas bloquants. C'est vraiment un ajout très appréciable et parfaitement mis en place. C'est aussi la raison pour laquelle il est indispensable d'avoir un grand écran, que tous les joueurs peuvent voir : n'essayez pas de jouer à Detective Box avec un smartphone.

Enfin, qui dit jeu d'enquête dit système d'indice, mais celui-ci m'a vraiment bluffé. Lorsque nous peinions face à une question, nous y avons eu recours et avons découvert qu'il y avait 12 indices différents pour cette seule question, d'utilité croissante. C'est appréciable, car cela permet d'avoir juste le petit coup de pouce dont on a besoin, plutôt que la solution complète à la moindre difficulté.

Encore une question

Je n'ai pas joué aux deux boîtes précédentes, contenant de "longues" histoires, mais si vous pensez que celles-ci sont courtes, soyez avertis que ce n'est pas vraiment le cas.

Ciao Bella est censé être l'enquête la plus simple de la boîte et durer 2h. En pratique, il nous a fallu plus de 3h pour en voir le bout et cette durée augmente avec les enquêtes suivantes. Et ce malgré le système de fil rouge et d'indices.

En effet, il ne faut certes répondre qu'à une seule question à la fois, mais il y en a une dizaine pas enquête. De plus, comme elles ne s'affichent pas dès le début, cela donne à chaque fois une impression d'histoire sans fin, multipliant les "ah, encore une ?" Ce n'est pas un défaut en soi, cela peut même être un avantage pour certains, mais il est important que vous soyez avertis : chaque aventure est longue et intense. Si vous cherchez une expérience réellement courte (1 à 2h), d'autres jeux seront plus adaptés.

Un bon équilibre

Comme je le disais en préambule, j'ai joué à beaucoup de jeux de ce type. Hormis par son fil rouge, Detective Box fait souvent moins bien que ses concurrents. Les doublages apportent une grande plus-value, mais ils ne sont pas aussi qualitatifs que ceux d'Escape 2222. Le matériel est de qualité, mais il n'est pas aussi authentique que celui de Sous scellés. Les enquêtes sont intéressantes, mais pas aussi riches et profondes que celles de Detective. Les mini-jeux sont chouettes, mais il n'y a pas de réalité augmentée, contrairement à Unlock.

Cependant, contrairement à tous ces concurrents, Detective Box offre une expérience beaucoup plus homogène. J'ai vraiment apprécié chaque enquête, justement parce que tout semble qualitatif. Oui, on peut trouver mieux ailleurs sur un aspect spécifique, mais l'harmonie globale a peu d'équivalents. Je recommande chaudement, avec comme seul avertissement qu'il faut être prêt à s'engager sur la durée.

Si cela vous intéresse, le jeu peut être commandé sur le site de la société.

Test réalisé par Alandring à partir d'une version fournie par les créateurs du jeu.